« Caspar Western Friedrich »
de Philippe Quesne
Du 15 au 19 février 2016
Notre avis : À NE PAS MANQUER
Avez-vous déjà eu un poème grandeur nature en face de vous ? Dans cette fabrique de paysages improvisée par une poignée d'Allemands en tenues de cowboys, Philippe Quesne vous en donne enfin la possibilité.
Dans le trou de la baignoire, on pouvait voir les gens faire l’amour.
La pièce en bref
Qu'importe qu'il n'y ait aucun rapport entre l'univers du western et le romantisme allemand ? Dans cet atelier d'artiste monté de toute pièce, rien ne semble tout à fait impossible, et sûrement pas les situations les plus invraisemblables. Expliquons-nous : cinq personnages en vestes à franges déplacent sur le plateau d'énormes rochers en carton, avant de brancher un feu de camp pour entonner quelques chansons. Une fois expédié ce petit clin d'œil à la mélancolie du cowboy, les voilà affairés à construire un musée idéal, dans lequel on déroule une toile (entre deux escabeaux) qui reprend les motifs habituels du romantisme allemand : éléments déchaînés, mysticisme et solitude de l'homme face à la nature. Ni le rideau de pluie ni les risques d'éboulements ne les dérangent : ils discutent, récitent des poèmes, se remémorent quelques souvenirs… On attend sagement que quelque chose se passe. Il ne se passera rien ou pas grand-chose, et tant mieux.
Cet enchaînement de scènes faussement bricolées est tout bonnement jubilatoire. Saturé de références (poétiques, littéraires, picturales), ce spectacle n'en reste pas moins confondant de simplicité, et l'on se surprend laisser son regard se poser ça et là, sans avoir une seule seconde l'impression de « manquer » quelque chose. Le génie de Philippe Quesne a encore frappé.
Envie de plus de théâtre ?
On a aimé
- Le feu de camp électrique, avec câble apparent et flammes en plastique.
- La séance de glisse à plat ventre, très réussie.
- Qu'il ne se passe pas grand chose, c'est toujours très reposant.

On a moins aimé
- Le surtitrage un peu aléatoire, mais peut-être est-ce fait exprès.

Avec qui faut-il y aller ?
- Un ami scénographe et/ou germanophone
- Un romantique fan de western
Allez-y si vous aimez
- Chanter au coin du feu
- La poésie allemande
Infos pratiques
Mise en scène
Philippe Quesne
Dates
15 au 19 fév. 2016
Horaire
20h30 (mar-sam)

Durée
1h30
Adresse
Théâtre de Nanterre-Amandiers
7, av. Pablo Picasso
92022 Nanterre
Avec
Peter Brombacher, Johan Leysen, Stephan Merki, Julia Riedler, Franz Rogowski
Prix
-30 ans : 15€
+30 ans : 30€